Un cours de sciences en binôme avec une belle complicité à la clef | Pv : Madyson ♥

Le matin, je me réveillais par la douce mélodie de mon téléphone. Tout était toujours parfaitement calculé. Oui, la mélodie qui me réveillait n'était autre que le fameux "BRRR" annonçant que la batterie était vide. Cette simple vibration, ne suffisant pas à ma réveiller, se répétait deux autres fois, avant qu'un odieux "Toutoutoulou" suraiguë ne me vrille les tympans. Là, me réveillant en sursaut tout en m'emmêlant dans mes écouteurs, je restais un instant assise, comprenant ce qui venait de se passer, avant de me lever en quatrième vitesse pour fouiller le meuble, à côté de mon lit, à la recherche du chargeur. Me dépêchant, je le branchais à la prise puis au.. Où est-il ?! Tirant mon drap d'un coup sec, je récupérais l'appareil et le branchais aussitôt, avant le fatidique "Bip bip bip". Je vérifiais que l'écran était bien allumé. Oui, j'avais réussie. Je l'avais fais. Brancher mon téléphone avant qu'il ne s'éteigne, complètement déchargé. Me laissant tomber sur mon lit, je regardais l'heure, et constatais que tout était en ordre, que j'étais dans mon timing. Récupérant la moitié de ma literie par terre, je faisais rapidement mon lit avant de prendre quelques vêtements, après un rapide examen des combinaisons possibles. Une fois lavée et habillée, ma nuit loin derrière moi, je faisais le point. Pour le moment, je ne voyais rien de spécial à faire le jour même, alors je me traînais jusqu'au réfectoire, où un bon petit déjeuner me ferait entamer la journée comme il se doit. Jeûner le matin ? Impossible ! Enfin plus possible. A croire que je me rattraperais toute ma vie des moments où j'ai été forcée de jeûner... Enfin, passons à plus joyeux, voulez-vous ?
Finissant mon bol de lait au chocolat, je me promettais de tenter un café, le lendemain. Promesse renouvelée tout les jours ou presque, mais jamais tenue, par habitude et réticence à changer mon quotidien, quoique je puisse en dire. Là, je repartais de l'autre côté, pour gagner la salle de bain, me brosser les dents et ébouriffer mes cheveux, sinon les coiffer correctement, ayant pour la énième fois oubliée ma brosse dans un coin, sur mon lit ou dans un de mes tiroirs. En passant devant la chambre, j'attrapais mon sac, enroulais mon écharpe autour de mon coup, puis partais pour arriver à l'heure à mon premier cours de la journée, science. En sachant que dans chaque cours ou presque, nous devions mettre nos pouvoirs à contribution, je me demandais quel serait le but de cette séance. Les cours avaient repris la veille, mais pour certains, ce n'était apparemment pas le cas. Hier, j'avais eu plusieurs heures d'échauffement et de travail sur mon pouvoir, car je ne pouvais pas toujours participer, dans les cours communs, et il fallait bien que je m'exerce tout de même, non ? Bref, j'en étais là dans mes pensées que le professeur arriva. Lui, je ne le connaissais pas. Comme toute les personnes présentes. Plaçait-il ? Je priais silencieusement pour que ce ne soit pas le cas. Bien qu'au fond de moi, je savais bien préférer la compagnie d'un ou d'une inconnu, même si celui ou celle-ci ne m'adressait pas la parole, c'était plus fort que moi, et surtout, préférable au vide laissé, dans le cas contraire. Finalement, ce monsieur nous plaçais. Mi-déçue mi-contente, j'attendis mon tour, sans trop savoir à quoi m'attendre. Rangée du côté de la fenêtre, au fond. Un garçon de mon âge fut désigné pour être mon binôme. Le temps pour moi de sortir mes affaires de mon sac et tous avaient une place, notre professeur déclara;

- Bonjour à tous! Je suis le professeur de sciences, Monsieur Laroche. Vous pouvez voir devant vous des capsules, ne les ouvrez pas sans mon autorisation, elles contiennent les pouvoirs des chacun d'entre vous, même vous, les uniques.  Aujourd'hui, nous allons apprendre à trouver les failles, les faiblesses de chacun des pouvoirs ici présents. Alors, vous travaillerez avec votre camarade juste à côté de vous. Bonne chance, tout est écrit sur la feuille devant vous. Au moindre soucis, demandez-moi. 

Après l'avoir écouté, plus ou moins distraitement, je regardais mon binôme.  Grand, plus que moi, et de dix bons centimètres, ce qui n'est pas si courant que ça. Ces yeux étaient d'une teinte à mi-chemin entre le bleu et le marron, dans une étrange teinte, mais néanmoins jolie. Ces traits étaient plutôt fins, comme lui, de ce que je pouvais voir. Des cheveux plutôt court, d'une teinte foncé. Voilà le portrait de ce monsieur... Comment déjà ? Halse, H... Handson ! Ah oui, voilà, Handson. D'ailleurs, Handson, comme je ne savais rien d'autre de lui, tourna la tête vers moi, tandis que monsieur Laroche partait dans l'explication du protocole de l'expérience qui suivrait;

- Je m'appelle Grégory, Bras-Droit du clan du Vent .. Et toi, quel est ton nom ?

Il avait l'air franc, amical, et un grand sourire ornait ses lèvres. Grégory Handson ? Ça sonnait plutôt bien ! Clan du Vent.. Il devait savoir faire pas mal de choses avec le vent, donc. Enfin, logiquement. Bras-droit, aussi. Rien que ça ! Un sourire plutôt timide aux lèvres, je répondais;

- Salut, moi c'est Madyson..

Son sourire ne changea pas, et il me posa même une autre question, sans que je puisse dire quoique ce soit.

- Excuse moi, tu ne serais pas une Unique non ? Je ne t'est jamais vu auparavant ...

Là, j'hochais la tête, avant de lui donner quelques précisions;

- Oui, et pas des plus sociables, c'est surement pour ça que tu ne m'as jamais vue.. D'ailleurs, je ne crois pas t'avoir déjà vu.. Ou alors, je n'ai pas bien fait attention.

Je ponctuais le final de ma phrase d'un petit sourire. Grégory me semblait sympathique, alors autant en profiter, non ? Du moins, profiter de rencontrer quelqu'un qui semble gentil, pas profiter d'autre chose. Puis, pourquoi pas essayer ? Au pire, ce serait une connaissance de plus, voir un conflit, mais bon.. Qui ne tente rien à rien, pas vrai ?

J'étais néanmoins nerveuse. Oui, parler à quelqu'un, c'est bien, mais faut se surveiller. Pas lâcher de choses à double-sens, faire attention à ses mots. Et puis même, tout ça, on peut dire que je sais y faire, j'ai l'habitude, je m'y suis pas mal entraîné. Même si les occasions sont plutôt rares. Mais, et si le problème, ce n'était pas ça. Et s'il ne valait mieux pas que je reste de mon côté, comme d'habitude ? Et si c'était mal, de lui parler ? S'il était comme eux.. ? Non pas qu'il en est l'air, mais.. Mais comment se fier à quelqu'un, quand on ne connait rien sur lui ! Je ne le sais pas, et je ne veux pas me tromper. Je l'ai fais bien assez de fois, non ? Et si c'était une fois de plus ? Et si la personne qui se trouve à côté de moi était une "mauvaise personne" ? Une de ces personnes qui peuvent me faire perdre le contrôle, me faire du mal. Je chasse toutes ces pensées. Je dois faire ce TP, ou du moins essayer, puis je pourrais partir, tout sera finit. Moins de deux heures. Je ravale une grimace. Je sous toujours comme ça. Toujours ou presque, dans de rares moment de sociabilité.

- Non c'est tout à fait possible, je ... n'aime pas trop la foule, je préfère vivre ma vie discrètement, je sors plutôt m'entraîner la nuit.

Sa voix me rappelle que nous discutions, que tout commençait bien. Et puis son ton, sa franchise me convainque. Aujourd'hui, je ne chercherais pas à compliquer les jours, aujourd'hui, je vais laisser les choses se faire, on verra bien si mes choix sont bons ou pas, mais pas maintenant, pas aujourd'hui. Après sa phrase, Grégory semble ailleurs, et je le laisse dans ses pensées, commençant à lire l'énoncé de notre TP. Bah oui, à la base, c'est pour ça qu'on est là. Dans cette école, si on peut appeler cet endroit comme ça, rien n'est dut aux hasards, et ce cours est plus divertissant que les cours "normaux" parce qu'ici, on travaille défense. Et le sujet du jour n'est autre que : " Établir un protocole pour annihiler le pouvoir de l'eau. Vous devrez choisir le bon échantillon parmi ceux fournis. ". Bien, simple et clair.. Au boulot ! Tandis que je commençais à réfléchir à quelques réactions plus ou moins chimiques pour éliminer quelques propositions, j'entendis mon voisin  murmurer quelque chose.

- S'il est entaillé c'est qu'une force l'a frôlée ... du vent ou un pouvoir plus minutieux peut l'atteindre ...

Je ne comprenais pas son raisonnement, mais il semblait tenir la route. Parlait-il de cette fissure, là, sur le flacon d'un des échantillons ? Possible. Si c'était bien ce que je pensais, oui, il avait raison. Sans ça.. Je n'avais rien compris et il faudrait qu'il m'explique. Se rendant de nouveau compte de ma présence, il me regarde, un air légèrement confus sur les traits.

- Désolé, tu ... as une idée ?

Il a véritablement l'air d'être gêné, et j'en viens à me demander si je ne suis pas trop méfiante, parfois. Alors je secoue la tête, pour lui faire comprendre qu'il peut poursuivre, parce que je vois bien qu'il a quelque chose à dire. Je me tais donc, et lui laisse le temps de parler.

- Au fait, c'est surement indiscret mais ... Quel est ton pouvoir ?

Je tourne mon poignet droit, avant de me concentrer sur ce qui m'entoure. C'est comme si je fermais les yeux, que tout devenait noir. Mais je sais qu'il n'en est rien, et puis des multitudes de points blancs apparaissent. Ils crépitent dans l'air, bouillonnent, et je les concentres dans ma main. Je prends tout mon temps, parce que je vois bien qu'il essaie de trouver la réponse de lui-même. Puis je lâche doucement les reines, et tout reprends ces couleurs, les points blancs disparaissent, mais je les sens toujours. Ils sont là, partout, et je les entends trembler, mais je me concentre sur Grégory qui semble avoir fini de chercher, de me regarder, concentré.

- Foudre ou électricité ?

Là, je souriais, un grand sourire, avant qu'une petite étincelle n'apparaisse, ne crépite dans l'air, plus forte que les autres amas.

- La foudre. Enfin, je peux déplacer l'électricité statique.. Ce qui finalement revient au même.

Je m'arrête avant de me perdre dans des explications dénuées de sens, avant frotter ma nuque, un tantinet gênée. Je sors ensuite un stylo, arrache une feuille de mon bloc et commence à écrire, avant de demander;

- Du coup, on élimine ces deux-là ?

Je désigne de la tête deux fioles, sans étiquettes, avec juste des numéros. Nos fioles vont du 12 au 16, soit 5 petites fioles.
 .Codage par N'E.