[PV: Ether] Curieuse oui... mais pas trop quand même!

Il était tard, le soleil commençait à décliner et je n'étais toujours pas rentrée dans mon dortoir pour finir mon devoir à rendre demain. Je venais de quitter Toby avec qui j'avais passé la plus grande partie de mon après midi à flâner sur les pelouses du grand parc de Rosewood High, à rire et jouer à cache cache derrière les massif de fleurs et les arbustes. Il faisait froid maintenant et mon simple short ainsi que mon T - shirt à manches courtes ne suffisaient pas à me réchauffer.
   Mes pieds nus, glacés, contre la terre meuble me traînaient lentement vers les portes de l'imposant bâtiment. Un frisson me parcouru l'échine et machinalement, j'entourais mes épaules des mes bras, chétifs depuis l'accident.  C'était il y a presque une semaine, mais je continuais à ressentir des étourdissements et des moments de faiblesse spontanés. Je n'avais pas encore repris du poids et c'est à peine si ma silhouette ne s'affinait pas.
   Perdues dans mes pensées, je n'entendis pas les bruissements des feuilles des buissons derrière moi. Quelqu'un me suivait et ça depuis quelques minutes sans que je m'en aperçoive.
   Dans ma tête, ma deuxième personnalité s'agitait, mais ce n'était pas trop grave car il n'y avait personne aux alentours me semblait-il. Je m'assis sur le seul banc visible de ma position et interrogais mon esprit. Cela faisait longtemps que mon autre moi ne s'était manifesté,  il devait être plus en colère que d'habitude.
   Pour la première fois de ma vie, je décidait de le laisser prendre le dessus sans faire opposition. Brutalement, je me retrouvais enfermée dans mon propre corps et mon autre personnalité parti dans un fou rire horrible et inquiétant.
_Je ne pense pas que c'est une bonne idée de me laisser sortir comme ça!  s'exclama l'Autre à haute voix. Je ne suis pas sûre de vouloir rentrer à l'intérieur maintenant que je suis libre. continua-t-il.
   L'Autre m'envoya mentalement des images de Katniss égorgée et de Toby, les yeux révulsés, mes mains baignant dans son sang. C'est deux visions d'horreur eurent l'effet d'un coup de fouet. Et comprenant mon erreur, je commençais à lutter pour reprendre ma place.
   Soudain quelque chose me toucha l'épaule et mon saut sur cette chose fut si rapide que je ne vis ce que c'était que lorsqu'elle fut à terre.

Je lisais.
Non, ce n'était pas le bon mot.
Je regardais les lettres noirs, imprimés sur ce papier qui à l'air si fragile entre mes doigts. Les lettres me fascinent. On les utilise si facilement, qu'on en oublie presque que c'est grâce à elle que l'on peut exprimer une sonorité. On voit des mots, mais on oublie les lettres.
Mais moi, je ne les oublie pas, au moins.
Je suis allongé dans l'herbe verte du parc, ignorant les autres élèves qui se baladent. Appuyés sur mes coudes, mon livre est posé sagement devant moi. Un vent plutôt fort souffle, faisant se tourner toutes seule les pages du bouquin, et mes cheveux vole devant mon visage. D'une main agacée, je les remets derrière mes oreilles et soupire de fatigue. J'ai finis ma journée, moi. Je reprends le livre, le glissant sous mon bras avant de me lever. Que faire à présent? Retourner dans ma chambre? Oui, certainement...
Mais d'abord, allez voir cette étrange silhouette qui se détache, à quelques mètres. En tendant l'oreille, j'entendis la personne prononcer des mots tout aussi étrange.

-[...] maintenant que je suis libre.
Je haussa un sourcil, curieuse. Je leva la main, touchant l'épaule de l'inconnue qui avait par ailleurs de magnifique cheveux blonds.
Oh, mauvaise idée.
La personne se retourna et je pu à peine voir son visage. Elle me mit à terre et je fus bloquer. Je me débattit, et finalement je cria :

-Mais lâche-moi espèce de dingue!
Avec toute la finesse dont je suis capable. Cordialement, la fille au prénom le plus bizarre du monde : Ether.

Ether? Mais que faisait elle ici? Vite il fallait absolument que je reprenne le contrôle de mes mouvements avant de lui faire du mal! Elle n'y était pour rien si j'avais fais une erreur, il ne fallait pas qu'elle subisse la colère de l'Autre! Je me mis à batailler intérieurement contre moi même. La voix de la jeune fille me parvint lointainement._Mais lâche-moi espèce de dingue! cria-t-elle.
L'Autre fit abstraction de la scène présente pour se concentrer sur le combat intérieur. Nous nous empoignions à bras le corps pour prendre la place qui me revenait: nous griffant, nous battant, nous mordant. L'Autre pris mon bras entre ses mains griffues et planta ses longues dents tranchantes dans ma chair. A l'extérieur, une plaie béante se découpa de mon épaule à mon coude. Mon cri ne fut pas qu'intérieur et je redoublais d'efforts, invisibles sûrement pour Ether, mais épuisants pour moi.
Les bleus et les contusions s'étaient maintenant faits nombreux sur nos deux corps entremêlés dans une danse infernale et mortelle. Heureusement que je ne ressentais pas trop la douleurs de mes blessures car sinon j'aurais bien été incapable de faire un mouvement de plus contre mon démon intérieur. Je m'écriais alors dans l'espoir de déstabiliser mon adversaire:
_Eh! Tu me laisse faire ce que je veux! Ok, connasse!
L'effet escompté fut de courte durée mais il me permis de reprendre le contrôle de mon corps et à ce moment là un coup sublime à la mâchoire me fit rouler sur le côté, sonnée.

L'inconnu restait immobile. Elle semblait proie à un combat intérieur auquel je ne devais pas intervenir. Je vis ses mains se crisper, comme cherchant à retenir de toutes ses forces quelques choses. Ou à serrer le cou d'une personne afin de la mener à l'asphyxie. J'écarquille les yeux lorsque je vois, sur sa peau, une plaie sanguinolente se former de son épaule à son coude, comme si une personne avait prit une paire de ciseau pour découper la jeune fille. Je reste tétaniser devant cet horrible spectacle. Mais que se passe-t-il? Je ne comprends plus rien. J'ai beau savoir beaucoup de chose, ce qui se passe devant mes yeux est incompréhensible. Je sursaute lorsqu'elle crie de douleur.

_Eh! Tu me laisse faire ce que je veux! Ok, connasse! s'écria-t-elle alors. Elle...Elle m'a traité de conasse?! Non. C'est impossible. Je sais que l'espèce humaine n'est pas forcément très intelligente, mais là...Elle a atteint le point critique. Ma rage explose en moi et ma main part toute seule. C'est lorsque je vois l'inconnu rouler sur le côté que je comprends que je l'ai frappé. Je ne m'imaginais pas exécuter un tel acte envers une personne. Mais bon, maintenant c'est trop tard. Je me relève, enfin libérer, et m'approche de la folle allongée sur le sol. Je ne l'ai pas tué, c'est déjà ça. De toute façon, je suis bien trop faible physiquement pour faire réellement mal à quelqu'un, mais là, j'avoue que j'ai bien forcé. C'est partis tout seul. Je déteste absolument lorsqu'une personne -surtout cette personne!- m'insulte sans me connaître. Ou même en me connaissant. Quoi que, si elle me connaissait, peut-être serait-elle partis plutôt, sans vouloir dire fuir.
J'observe la jeune fille. Elle n'a pas l'air de vouloir réagir.
Bon, ben c'est pas trop grave.

Le coup fut d'une telle violence qu'il me projeta littéralement sur le côté. Alongée sur le sol, je me concentrais pour que mes yeux arrêtent de voir double et de différentes couleurs inimaginables. La Terre tournais vachement vite dis donc! Je fermais les paupières et repris mes esprits. Me relevant sur les coudes, une main plaquée sur ma joue gauche, j'aperçu Ether la jeune fille qui avait surpris l'Autre. Ouf... Elle allait bien et avait même l'air un peu remontée. Elle était assise près de moi et sa rage était presque palpable.
_Desolé je l'ai pas fait exprès... c'était un piètre mensonge mais je ne pouvais pas lui dire que j'étais folle! Puis marmonnant pour moi même:J'aurais pas du la laisser sortir... je savais que c'était pas une bonne idée...
Sans la regarder, je me levais et me dirigeais vers les dortoirs. Ma mâchoire me faisait terriblement mal, je devrais peut être aller voir l'infirmière avant de me coucher.
Je connaissais Ether que très peu mais je ne l'imaginais pas capable de faire aussi mal. En fin de compte j'avais plutôt eu de la chance: la plupart des gens qui c'étaient attaqués à cette fille, d'apparence chétive, c'étaient tous retrouvés cloués sur un lit d'hôpital pendant au moins six mois! Il ne fallait pas l'énerver cette petite...
Tout le monde racontait aussi que c'était la plus énervante des fouineuses. J'espérais que ce qui c'était passé n'allait pas attiser sa curiosité dévorante.
Tout en réfléchissant, je marchais vers le bâtiment des chambres mais, lorsque je posais la main sur la poignée de la porte, quelque chose me retint fermement.

-Désolé je l'ai pas fait exprès... commença-t-elle. Comment ne pas faire exprès d'insulter quelqu'un?! Complètement dingue, cette fille. N'importe quoi. Et je ne sais même pas qui elle est. J'aurais pas du la laisser sortir... je savais que c'était pas une bonne idée...termina-t-elle. J’eus du mal à comprendre ses mots, car elle les avait marmonner. Qui...Qui est cette personne?! Elle se leva, me tournant le dos pour rejoindre les dortoirs, surement. Je regarda sa silhouette s'éloigner de moi, sans se retourner. Hum, j'espère ne pas lui avoir fait trop mal. Je me leva à mon tour, suivant la jeune fille. Effectivement, elle allait bien au dortoir. Je la suivis silencieusement dans les couloirs, restant à distance respectueuse d'elle. Tient, j'espère aussi qu'elle ne va pas me prendre pour une brute. Je veux bien avoir déjà donner quelque coups, mais c'est plutôt rare.
Il faut que je sache qui elle est.
Je me rapproche d'elle d'un pas rapide et pose une main sur son bras, alors qu'elle avait posé la sienne sur la poignée d'une porte -surement sa chambre.

-Comment t'appelle-tu? lui demandais-je de but en blanc. Encore et toujours, j'espère qu'elle me répondra. Je veux savoir. Non, pire, je veux savoir. Et tout le monde sais ça : lorsque je veux, j'ai. Je remets une mèche de cheveux noirs derrière mon oreille et j'attends. Et ça aussi tout le monde le sais, j'ai une très, très petite patience.

-Comment t'appelle-tu?
Je serrais les dents: raté!  J'aurais dû m'y attendre... Mais enfin bien sûr que j'aurais dû m'y attendre!  Imaginez la scène juste trente secondes: vous ne demandez rien à personne, vous êtes juste assis dans un parc et lorsque vous abordez la seule personne encore présente, elle vous saute dessus et vous insulte pendant que sont bras s'ouvre sous vos yeux sans que personne n'est rien fait!  Bien évidemment que vous êtes intrigué par cette personne surtout si elle se relève en disant qu'elle a pas fait exprès et qu'elle marmonne des trucs bizarres. J'aurais jamais pus y échapper...
   Alors le visage fermé montrant visiblement ma désespérance, je me tournais vers la petite et tournais la poignée de la porte de ma chambre. Je n'étais vraiment pas d'humeur à répondre à un interrogatoire minutieux. Mais bon s'il fallait juste que je donne mon nom alors...
_Je m'appelle Elyana et maintenant bonne nuit!
Je sais c'est mal élevé mais je ne voulais pas me dévoiler à une fille presque inconnue alors que même mon petit copain ne savait pas tout de moi. Et puis j'étais réellement fatiguée, mon bras droit pissait le sang et ma joue était en compote. Finalement, je pense qu'une visite à l'infirmerie ne serait pas de trop.
   Par contre, avant il fallait que je me débarrasse de cette fille. Donc lorsque une fois mon nom donné, je rentrais dans ma chambre et me dirigeais en direction de la salle de bain, la longue traînée de sang m'accompagnant. Malheureusement, je n'avais pas fermé la porte comme je le voulais et un bruissement de pas étouffés dans mon dos me fit me retourner.

Elle répondit au quart de tour.

-Je m'appelle Elyana et maintenant bonne nuit! dit-elle d'un ton sec et agressif. Elle ouvrit la porte, entra dans sa chambre et claqua la porte. Je resta muette tout d'abord. Et après...Comment osait-elle me répondre comme ça?! En plus, elle a laissé une petite trainée de sang dans le couloir, et sur la poignée aussi. Je soupira. Elyana...C'est noté. Et jamais je n'oublierais son prénom, car je ne suis pas du genre. Sortant un mouchoir en papier de ma poche, je le déplia et m'en servit pour ouvrir la porte sans me tacher la main. J'abaissai la poignée et je ne fus pas gêner d'entrer "par effraction" dans la chambre de la jeune fille. Elle me doit bien ça, de toute façon. En ayant vu son visage tout à l'heure, je peux affirmer ne pas trop l'avoir amocher. En plus, la plaie sur son bras, elle se l'est faite toute seule, même si je ne sais pas de qu'elle manière. J'entrai, fermant furtivement la porte derrière moi. J'observai là où je me trouvais. C'était très simple. Vraiment, très simple. Un lit et quelques affaires de plus. Et puis, je me reconcentra sur Elyana. Du sang coulait encore sur sa peau.

-Mmh, c'était pas très gentil, tu sais? dis-je tout d'abord. Et regardant son épaule, je commença à m'inquiéter. "Ca va? ajoutais-je en pointant du doigt sa blessure sanguinolente.

-Mmh, c'était pas très gentil, tu sais? Ca va? me demanda la jeune fille.
Zut encore raté! J'étais bien parti pour passer le reste de la nuit a me faire disséquer mentalement à coup de questions stupides. Je sortis de ma trousse à pharmacie une compresse, du désinfectant, une bande en tissu et des disques de coton absorbants. Je coinçais le flacon entre mes dents pour l'ouvrir et en aspergea les disques de coton. Une fois imbibés de liquide désinfectant, je les plaquaient contre la plaie, serrant les dents aussi fort que possible pour ne pas crier ni pleurer.
Puis lorsque la blessure fut nettoyée, j'y appliquais la compresse que je maintins avec la bande de tissu. La douleur me faisait trembler et je fis un réel effort pour parvenir jusqu'à mon lit sans m'écrouler.
_Ça pourrait aller mieux mais bon...
Ne voulant pas tourner autour du pot plus longtemps, je m'assis et les yeux fixés sur elle, je pris la parole:
_Bon alors qu'est ce que tu veux? J'imagine que tu vas rester longtemps avant de me laisser dormir et de t'en aller donc viens assis toi, fais comme chez toi.
Puis je me relevais péniblement pour aller chercher de la glace dans mon mini frigo pour me l'appliquer contre la joue à l'aide d'une fine serviette de bain.
Une fois assise confortablement, je fermais les yeux pour seulement écouter le bruit que la fillette fit en se déplaçant et aussi pour me retenir de pleurer parce que mon bras me faisait vachement mal!
Si jamais je revois l'Autre... elle a intérêt à courir vite, très vite...

Elle sembla ignorée ma question. Se dirigeant vers un petit placard, elle prit une espèce de trousse qui devait renfermé de quoi se soigner. Elle en sortit effectivement du désinfectant, du coton et une bande de tissus. Elle ouvrit le désinfectant avec ses dents pour en mettre sur les petits disques blancs, nettoya sa plaie en grimaçant et enroula la blessure avec le tissu. Je l'observa faire, immobile. Je ne sais pas quoi faire. Elle s'assit sur son lit et me dit :

-Ça pourrait aller mieux mais bon...
Ah, donc elle ne m'ignore pas. C'est déjà bien. Elle commença à me fixer étrangement et finit par ajouter :

-Bon alors qu'est ce que tu veux? J'imagine que tu vas rester longtemps avant de me laisser dormir et de t'en aller donc viens assis toi, fais comme chez toi.
Ensuite, elle se remit à m'ignorer, allant chercher de la glace pour la poser sur sa joue blesser. Elle se réinstalla sur son lit, et ferma les yeux.
Je me balada un peu dans sa chambre. Je sais que c'est malpolie, mais je ne peux pas m'en empêcher. Trop curieuse pour ça.
Je marche dans la salle, et puis je m'arrête. Rien ne m'intéresse, ici.

-Bonne Nuit à toi aussi, alors, dis-je. J'ouvre la porte, et sors dans les couloirs.
Ah, je suis fatiguée moi aussi.
Et très curieuse.
Je fais demi-tour, ré-ouvre la porte pour voir Elyana prête à s'endormir.

-Pourquoi? Pourquoi es-tu blessé?

_Bonne Nuit à toi aussi, alors
Ahh... Voilà une phrase que j'aime bien entendre... Les yeux toujours fermés, je l'entendis se diriger vers la porte, la poignée tourna et puis le léger claquement qu'elle fit en se refermant se mêla à mon soupir de soulagement que je laissais échapper. Enfin tranquille, pourtant je trouvais ça bizarre qu'elle ne soit pas restée à me poser des tonnes de questions. Ce n'est pas que je me plaignais qu'elle soit parti, non loin de moi cette idée, mais Ether était réputée pour sa curiosité et son caractère de fouine. Alors oui c'était étrange qu'elle s'en aille comme ça. Sans répliquer.
L'oubliant peu à peu, je me reconcentrais sur mes blessures. Demain, j'irais voir l'infirmière c'est sûr. Mais bon,en même temps, je ne voulais pas qu'elle me demande comment ça m'étais arrivé. J'aurais eu du mal à lui expliquer que c'était l'Autre qui me l'avait infligé. Qui me croirait de toute façon. Je ne voulais pas qu'on me prenne pour une folle.
Soudain,la porte se rouvris sur Ether... Ça m'apprendra à parler trop vite! Je ne m'étais pas trompée sur sa curiosité dévorante! Je ne m'en serai débarrassée que lorsque que j'aurais répondu à toutes ses fichues questions!
-Pourquoi? Pourquoi es-tu blessé?
Rahh...Je pouvais pas lui dire alors me relevant, j'entrepris de lui dire un mensonge, encore un, mais il contiendrait une part de vérité: je n'aime pas particulièrement mentir mais lorsqu'on y est obligé...
_Disons que j'ai une vieille ennemie qui m'a un jour blessé et aujourd'hui ma blessure c'est rouverte...
C'était pas complètement faux et en même temps, je ne lui disais pas la vérité.

Elle se relève sur son lit, apparemment exaspéré. C'est pas grave. Je ne suis pas son amie. Je ne tiens pas à l'être. Elle semble réfléchir -à un mensonge?

-Disons que j'ai une vieille ennemie qui m'a un jour blessé et aujourd'hui ma blessure c'est rouverte... me réponds-elle plutôt calmement. Je dois avouer qu'elle ment plutôt bien. Mais une blessure aussi grande ne peut être invisible et soudainement se rouvrir. Et même : qui pourrais bien lui faire ça? Je fronce les sourcils, et soupir d'agacement. Pourquoi dois-je tout le temps insister? Après, on dit que je suis méchante et trop fouineuse.

-Dis la vérité, où je ne te lâcherais pas. Et si c'est un secret, il sera enterré avec moi, lui dis-je. Je crois que ma voix devait sembler bizarre. Un peu froide, légèrement tremblante. Je veux savoir. Tout ses secrets m'appartiendront. C'en deviens presque une obsession. Je fixe son regard, attendant une réponse, immobile.

-J'attends, lâchais-je, presque contre moi. Ma patience s'effrite, comme un fil qui brule, avant de bruler les doigts.
Et je pense : Ce n'est pas en me donnant une réponse facile qu'elle me fera dégager.