Que vais je laisser quand je m'en irai ? //feat Cassy//

 When you feel that wrong is right

Encore une bourde. Zachary fulminait, ses yeux vert brillant de rage dans la semi-pénombre du couloir où le menait un surveillant. Ce n'était pas la première fois que le garçon intrépide se retrouvait pris en flagrant délit de bagarre mais jamais on ne l'avait fait de manière si injuste. Non seulement l'autre s'en tirait sans aucune blessure mais son adversaire n'avait même pas été traîné de force par le gars qui les avait pris sur le fait. Oui, bien sur, Zac' savait que c'était de sa faute et qu'il l'avait bien mérité mais il était dégoûté de voir à quel point il pouvait être faible dans cette école. L'autre l'avait balayé d'un simple coup de vent tandis que lui n'avait pu qu'encaissé le choc ayant à peine touché ce qu'il croyait être sa victime avant se retournement de situation.

Et maintenant, il longeait les couloirs aux murs poussiéreux, obligé de supporté les grincement et des chaussures neuves de celui qui l'amenait au bureau du proviseur. Il détestait ce pouvoir qui ne lui servait à rien et qui le rendait complètement fou par moment. Ce n'était pas sa faute après tout si cet imbécile croyait pouvoir se moquer du blond sans qu'il ne l'entende. Zachary entendait tout. Enfin, lorsqu'il ne se laissait pas trop envahir par ce qui l'entourait, il lui arrivait même alors de mélanger ces pensées avec celle des autres. L'odeur de déodorant qui se dégageait de son compagnon forcé  lui donnait mal au cœur et il se retenait de ne pas foncé se réfugié le plus loin possible de lui. Il concentra son attention sur ce qui se passait dans le bureau du proviseur, conscient que, vu la vitesse à laquelle il approchait, se serrait bientôt son tour d'être sermonné. Il entendit la voix grave de ce qui paressait être le directeur ainsi que le bruit gémissant de ses lunettes qu'il frottait sur une serviette ou du moins un morceau de textile. Il parlait avec conviction des règles de l'établissement qu'il ne fallait pas transgresser et blablabla. Le garçon leva les yeux au ciel et poussa un soupir tandis qu'ils atteignaient la porte en bois de chêne sur laquelle son accompagnateur toqua faisant grimacé le blond. Ces oreilles en bourdonnaient ! Quelle brute épaisse !

Lorsque le directeur fit mine de leur proposer d'entrer, Zac' saisit la poignée et fit un pas dans la salle. Autour de lui, des étagères remplis de documents multiples éparpillés un peu partout et au mur, un diplôme fièrement mit en évidence dans un cadre en bois ainsi que quelques photos du cadre enseignant. Cela tira au jeune garçon un sourire narquois et il vient s'asseoir à côté de la jeune fille qui se faisait sermonner avec décontraction, s'affalant sur sa chaise de sa longue taille. Il arbora un regard fier et plein de dignité tandis que l'éducateur lui racontait avoir vu le garçon commencer une bagarre. Tous deux savaient que'il était nouveau dans l'établissement et que ce n'était pas la première fois que le garcon se battais, il le comprit immédiatemment à l'air entendu qu'il s'échangèrent et au souffle de ce très cher proviseur qui s'apprêtait à lui passer un savon à lui aussi. Ce qu'il n'écouterait de toute manière pas. Ignorant du mieux qu'il ne le pouvait sa voix tonante, laa tête du blond pivota vers la jolie demoiselle sur sa droite.
Elle doit avoir 14 ans tout au plus, un sourire confu plaqué sur le visage, un joli visage d'ailleurs. Légèrement maquillée, elle a de magnifique yeux bleus dans lequel Zachary se perd quelques instants. Son parfum aussi est agréable, tout en douceur et en légèreté. Sa peau n'est ni trop claire ni trop sombre et ses lèvres fines ainsi courbées rehausse ses pommettes. Le garçon lui adresse un léger signe de tête comme pour lui montrer son soutien ou simplement pour la saluer.

T'allongerais tu avec moi et oublierais tu simplement le monde ?

Elle lui répondit d'un sourire complice. Cela tira une grimace amusée au garçon. Son sourire confus lui avait paru un instant être un véritable esprit ce qui n'était pas la cas. Il se demanda ce qu'une aussi charmante demoiselle avait bien pu faire pour se retrouver piégée entre les griffes du proviseur. Surtout que contrairement au garçon, elle semblait bien plus réfléchie. Peut être n'était ce qu'une impression. Ou alors un coup de malchance. Un bruit assourdissant fit sursauter le garçon. Il se reprit de justesse, pestant contre son manque de contrôle. Ce n'était en effet qu'un téléphone, dans une pièce adjacente. Le directeur partit, l'air soucieux pour répondre. Cela promettait d'être une conversation intéressante.... La fille se redressa sur sa chaise et lui fit d'un air amical :

- Salut. Moi c'est Abby et toi ?

Le garçon la salua à son tour, se présentant lui même sous le nom de Zac', comme il en avait l'habitude, préférant ce surnom court au prénom complet. Elle sourit à nouveau au blond qui ne peut s'empêcher d'avoir un léger sourire en coin. Abby, comme elle se nommait, semblait être l'idée même de la jeune fille fière d'elle. Et d'ailleurs, elle lui rappelait un peu Katniss. Un peu plus jeune et plus amusante mais dans la même idée. Le directeur discute avec une voix masculine que Zachary peut percevoir malgré un grésillement à s'arracher les oreilles. Il est question de surveiller les élèves au bal d'été qui aura bientôt lieu. Sa méfiance n'a vraiment rien d'étonnant. Après tout, il y a eu peu de temps avant l'arrivée du membre du clan du vent un terrible meurtre.

- On en profite pour se tirer ? On aura peut-être pas de secondes chance...

Le blond hocha la tête d'un air entendu, se relevant avec nonchalance. Il valait mieux en effet que les deux jeunes prennent congé avant de se retrouver à écouter les discours inutile du proviseur. Autant mourir d'ennuis tout de suite. Surtout que sa voix tonnante était désagréable aux oreilles du garçon. Il respira et le parfum de la jeune fille avec délices. Voilà au moins un des avantages qu'il avait avec ce pouvoir qu'il maîtrisait à grand peine. Le garçon lui ouvrit la porte avec galanterie. Il avait beau manqué de manière, quand il pouvait, il était capable de se tenir un minimum. Une fois qu'ils furent tous deux dans le couloir, le garçon regarda Abby l'air indécis. Est ce qu'ils allaient déjà se séparer ? Il savait bien que les membres des différents clans ne se mélangeait pas facilement. Loin d'être aussi méfiant, le garçon se fichait pas mal du clan auquel appartenait les autres.

- Tu connais un coin ou on sera tranquille ? demanda t'il avec un léger mouvement de tête vers la porte du directeur pour lui faire comprendre son allusion au fait qu'il préférait s'éloigner de là.

Parfois, mentir n'est pas la meilleure solution

Abby fait un ravissant sourire à Zachary qui la regarda, le cœur réchauffé. C'était agréable de voir quelqu'un qui semblait si heureuse. Lui même n'avait pas eu une vie facile ce qui ne l'empêchait pas de savoir sourire quand il en avait envie même si souvent ce dernier était emprunt d'une certaine nostalgie. L'attention du jeune garçon fut retenu lorsqu'il entendit la voix du directeur qui prenait congé de son interlocuteur. Il se mordilla la lèvre, inquiet. Ils n'avaient plus intérêt à traîner ici. Le garçon jeta un coup d'oeil vers la porte en bois, s'assurant que les pas qu'il entendait ne se dirigeait pas dans leur direction. Les cheveux de la jeune fille s'agitèrent doucement tandis qu'elle lui disait de sa voix claire et enthousiasme :

- La clairière serait pas mal. C'est un endroit magnifique. Il y a un saule pleureur un petit lac et c'est calme. Le seul problème c'est que... Pour y accéder il faut y aller a cheval. Mais rassure toi si tu ne sais pas monter tu pourras toujours te mettre derrière moi. Cauchemar à l'habitude. Ca te dit ?

L'image d'une clairière idyllique, plus silencieuse et calme que l'école. Cette idée lui tira un sourire léger mais ravi. Seulement, cette histoire de cheval le mettait mal à l'aise. Plus jeune, il avait une fois montée sur l'un des animaux mais ça avait été horrible. Déjà, ses mains avait du entrée en contact avec la peau chaude de l'animal, ce qu'il n'appréciait pas à cause de son sens tactile assez développé, comme les autres. Mais en plus, il pouvait ressentir tout ses muscles bouger sous lui, son cœur battre avec force et calme et ses sabots faisait un bruit aussi assommant que celui qu'il entendait en permanence sortir de la bouche des gens. Cette réunion de son inconnu et étranger l'empêchant de se concentrer, il s'était très vite retrouvé par terre, à côté de son fidèle destrier qui l'avait regardé intrigué. Peut être se demandait il pourquoi Zachary était descendu si vite. Abby lui proposait bien de monter derrière elle mais il savait que ce serait encore pire. Il touchait rarement les autres, à par évidemment pour leur casser le nez. C'était quelque chose pour lui de naturel même si les autres après un certain temps s'en rendait compte et se posait des questions. Le garçon était comme ça et ne risquait pas de changer si vite. Ca devait être dû à ce manque de contact, le rejet de sa mère puis la maison de jeunesse. Sauf qu'il avait vraiment envie d'aller dans cette fameuse clairière. Il n'avait qu'à lui faire croire qu'il savait monter et tenterait d'improviser quelque chose. Il n'avait en faites pas l'impression d'avoir beaucoup le choix. Il lui répondit donc avec toute la persuasion donc il était capable, étant devenu au fil du temps un excellent menteur :

- Ca tombe bien, j'ai déà monté.

Ce qui en soit était vrai. Il ne précisait juste pas qu'il n'avait monté qu'une fois et qu'il n'avait rien maîtrisé. Il la suivit dans les couloirs, se laissant mener jusqu'à l'écurie de l'école, même si il pouvait entendre d'ici les hennissements impatients des animaux et l'odeur piquante de la paille fraîche. Ils arrivèrent enfin à l'endroit recherché et là, Abby s'approcha d'un cheval qui devait sans doute être Cauchemar. Il regarda l'animal d'un air suspicieux. Il n'était pas seulement méfiant envers les êtres humains mais aussi les animaux. Après tout, on ne savait jamais ce qui se passait dans leurs têtes. Heureusement, celui là semblait totalement inoffensif. Et lorsqu'il s'approcha, trottant dans la prairie la queue au vent, Zachary ne recula pas. Cauchemar tendit la tête l'air aussi curieux que le blond et ce dernier flatta l'encolure du puissant équidé. Le garçon regarda les autres chevaux qui broutaient encore un peu plus loin, se demandant s'ils appartenaient à d'autres élèves où à l'école . Il se demanda s'il pouvait en emprunter un à l'école comme ça où s'il fallait faire des démarches, car dans le cas échéant, il risquait de ne pouvoir se rendre dans l'endroit voulu au risque que le directeur apprenne ou les deux jeunes gens se trouvait. Il fit à Abby :

- Par contre je n'ai pas de cheval.

This is the best feeling I ever had

Elle eut l'air pensive un instant et son regard se fit plus lointain. Zachary l'observait à la dérobé, admirant les cheveux soyeux de la jeune fille qui retombait sur ses épaules. Elle semblait perdue dans son passé sans doute, en quête de souvenir. Le garçon se demanda ce qui pouvait bien la rendre si mélancolique mais s'abstient de poser de questions sachant que parfois, il valait mieux se taire et laisser l'autre en paix. La douleur d'un souvenir pouvait parfois ravager un cœur. Le blond aurait quand même bien voulu lui prendre la main et la consoler mais savait qu'il en aurait été incapable. Abby poussa un sifflement léger et aigu et une jument d'une belle couleur palomino s'approcha, agitant sa crinière pâle. Cauchemar laissa place à sa camarade avec un petit hennissement enthousiaste. La relation entre la nouvelle venue et la jeune fille semblait très fort. Zachary eut un sourire joyeux à la vue des deux, front contre front.

Les deux yeux bleus de la jeune fille nageait encore dans son passé. Le garçon ne se lassait pas de la regarder, rayonnante. Il se perdait dans ce magnifique visage. Lorsque la jeune fille lui lança un sourire, il sentis le rouge lui monter au joue et détourna le regard, gêné. Il arrivait toujours un moment ou lorsqu'il parlait avec une fille plus que quelques instants, il finissait par arrivé à ce genre de réaction. Il finirait par croire qu'il y était allergique, ce qui n'était évidemment pas le cas. Abby lui déclara avec un nouveau sourire :

- Je te présente Vénus ! C'est la compagne de Cauchemar et accessoirement la jument la plus calme de cette école de malades mentaux. C'était l'ancienne jument de ma mère et elle appartient désormais a l'école.

Zachary comprit tout de suite que, s'il avait appartenu à sa mère et qu'elle appartenait dorénavant à l'école, il y avait beaucoup de chance pour que la mère de la jeune fille soit morte. Et vu la façon dont elle en parlait, le lien qu'elles avaient eu avait du être solide. Etait ce donc là la raison de sa tristesse. Il eut une vague de compassion. Il savait à quel point il pouvait être dur de perdre un être aimé. Il aurait pu lui dire qu'il était désolé. Mais à quoi aurai ce servit ? Ca ne ramenait pas les gens qui nous manquaient.

- Rassure toi elle ne ferait pas de mal a une mouche. De plus, gros avantage, elle a l'habitude d'être montée sans selle. Mais après si tu préfère en mettre une je comprendrais. Personnellement je n'en met jamais mais j'ai bien conscience que ce sont mes préférences.

Evidemment, Zachary était encore plus incapable de monter sans selle qu'avec et pourtant, il ne savait pourquoi, il avait envie de faire plaisir à la jeune fille. Cette dernière s'éloigna de Vénus, cessant de flatter son encolure pour monter sur son propre cheval avec une aisance qui impressionna le garçon. Ce dernier posa sa main sur le flanc de la bête et aussitôt, la sensation de chaleur et de vie l'assaillit. Il frémit, hésitant. Serait il capable de surmonter les sensations qui s'entrechoquaient dans son corps lorsqu'il grimperait sur l'animal ?

- C'est pas plus compliqué que ça de monter sans selle ! T'essayes ?

Il hocha la tête, le visage pâle. Prenant une grande respiration, il se hissa sur la jument qui gardait patience malgré les difficultés du garçon. Lorsqu'enfin ce dernier se retrouva sur le dos de l'animal, il sentit la chaleur monter le long de son abdomen jusqu'à sa tête. Il respira, tentant d'évacuer sa propre chaleur corporelle ainsi que celle de l'animal. Sentir son cœur battre si près de ses mains troublait le garçon. Il tenta de faire abstraction de tout cela, mais c'était difficile étant donné qu'il ne pouvait faire abstraction du cheval en lui même, étant dessus. Il s'accrocha à la crinière presque aussi ébouriffé que ces propres cheveux et jeta un coup d'oeil hésitant vers Abby. Il savait bien qu'il devait avoir l'air stupide, ainsi accroché comme s'il risquait à tout moment de tomber. Et dire qu'il ne bougeait même pas encore.

– Tu es dans l'école depuis longtemps ?

Le blond était curieux de mieux connaître la jeune fille. Il se posait une tonne de question mais sachant qu'il ne pouvait en poser qu'une à la fois, il s'abstient de justesse. De toute manière, il aurait le temps d'en discuter dans la clairière. Enfin, si Zachary parvenait jusque là sans se casser la figure ce qui était bien loin d'être gagné.

Parfois une courte phrase vaut mieux qu'un long discours.

C'est à ce moment là qu'elle descendit de son cheval et s'approcha du garçon. Ce dernier essayait de ne pas avoir l'air trop crispé sur l'animal mais c'était comme une évidence, on voyait bien qu'ils n'étaient pas du tout en accord. Elle passa une main avec douceur sur le flanc de la jument avant de s'approcher de Zachary. Le contact fut violent pour le garçon. Les mains douces de la jeune fille déplaçait doucement les sienne et le garçon sentit un long frisson parcourir son échine, se crispant d'avantage. Lorsqu'elle enleva ses mains, le garçon tenta de reprendre un rythme cardiaque normal, ce qui lui semblait bien difficile mais ce n'était pas la seule épreuve qui l'attendait aujourd'hui. En effet, Abby voyant son désarroi monta derrière le garçon et son dos se trouva en contact avec la jeune fille. Ce fut le plus long contact qu'il avait eu depuis.... en faites, il ne se souvenait même pas de la dernière fois qu'il avait touché quelqu'un aussi longtemps. Abby passa ses mains contre les côté du garçon pour atteindre la crinière et se tenir, se serrant un peu plus contre lui. Ce dernier tentait de contrôler son pouvoir qui lui donnait l'impression de ressentir le moindre mouvement de la fille, la vitesse de son cœur qui s'était accélérer en même temps de l'animal démarrait au galop, le mouvement léger de ses jambes contre le flanc de l'animal. Tant de chose qui rendait Zachary extrêmement nerveux. En faites, en quelque instant, la jeune fille avait réuni toutes les conditions les plus difficile à vivre pour le garçon, à croire qu'elle le mettait à l'épreuve. Heureusement jusqu'ici, il s'en sortait très bien.

Elle eut un de ses sourires dont elle seule avait le secret avant de descendre souplement de la jument, suivit par le garçon dont les jambes tremblaient encore comme des feuilles, éprouvés par ce qui venait de se passer. Abby alla s'asseoir contre un arbre aux branches tombante qui avaient tout d'un saule. Le garçon s'assit à son tour à distance respectable de la jeune fille, ni trop près, ni trop loin. Il poussa un soupir de soulagement tandis qu'il était à nouveau capable de contrôler les battements excessivement rapide de son cœur. Abby quand a elle semblait aller très bien, calme et paisible. Elle chantonnait lorsque dans ses mains, de petites boules de feu apparurent. Bien sur, Zachary avait déjà vu le pouvoir des membres du clan du feu en action mais il les trouvait toujours aussi impressionnant. Ce n'était certainement pas lui, avec son pouvoir du vent sous développé qui risquait de faire pareil. Il secoua la tête avec amertume lorsque la jeune fille prit la parole :

- Ça doit faire deux trois ans maintenant... Mon père m'a envoyée ici environ quatre ans après mes deux sœurs Katniss Everdeen et Spencer Hastings. Et je dois dire que c'était un soulagement... Ça voulait dire que mon père allait enfin ne plus avoir la possibilité de me frapper au quotidien. Mais franchement aujourd'hui je me demande qui vaut mieux entre Katniss et mon père... Je ne la supporte plus. Elle ne comprend rien et elle est infernale. Et toi ? Comment t'as atterris ici ?

Zachary était un peu surpris de la facilité avec laquelle elle lui avait révélé tout ça. Il était peut être même un peu gêné, sachant que lui même ne parviendrait sans doute jamais à être aussi transparent. Et savoir qu'elle avait passé 4 ans avec un père violent rendait le garçon malade. Lui, avait vécu certes avec des parents qui ne l'aimaient pas mais jamais aucun des deux n'avaient levés la main sur le membre du clan du vent avant ce triste jour qui l'avait rendu orphelin. Et que devait répondre le garçon à la jeune fille ? J'ai tué mes parents et certains de mes pères d'acceuil du coup on a du m'envoyer en pensionnat et voici le seul duquel je n'ai pas encore été viré. Bien sur que non. Il aurait bien été incapable de donner une si mauvaise image de lui à Abby. Il opta donc pour une semi-vérité, comme il avait tendance à appeler ces mensonges :

– La découverte de mes pouvoirs j'imagine...

Et après tout, c'était bien ça qui avait tout déclanché. Ces stupides pouvoirs dont il ne tenait pas le contrôle et qui l'avait plongé au cœur même de la solitude. Il eut un soupir résigné. Puis avec un regard pour la jeune fille dont les deux yeux l'hypnotisait, il lui demanda :

– Tu les as découvert comment toi ?

Les « les » sous entendait bien évidemment ses fameux pouvoirs qu'elle semblait déjà très bien maîtrisé ce qui paressait logique puiqu'elle était là depuis 4 ans, même si d'un autre côté, elle était encore très jeune. Lorsqu'il la détailla mieux du regard, c'est vrai qu'il pouvait reconnaître certain trait familier qu'il avait déjà vu à sa sœur. Effectivement, Zachary avait déjà rencontré Katniss à une reprise et c'était plutôt bien entendu avec elle, mais entre frère et sœur, il était rare de voir une entente parfaite.

Time can't heal what you will never recognize.

Zachary passa une main dans ses cheveux en bataille et observa Abby dont le cœur avait pris une allure rapide avec sa question. C'était la réaction de personnes qui se rappellent d'un mauvais souvenir. Et son pouvoir y était associé. Etait ce le cas pour tout le monde ? Est ce qu'il existait un seul élève dont le pouvoir n'avait pas causé d'horrible drame ? Elle avait les yeux fermés, son souffle était saccadé. Le changement soudain sur le visage de la jeune fille serra le cœur du garçon. Il s'en voulait un peu de ranimer de mauvais souvenir chez sa camarade. Elle semblait si fragile, repliée ainsi sur elle même. Il aurait voulu la prendre dans ses bras et la consoler, lui dire que quoi qu'elle ait vécu, s'était fini. Mais elle se calma, reprenant sa respiration. Le garçon resta silencieux, respectant les souvenirs douloureux d'Abby. Elle se pencha vers la surface du lac, y plongeant ses main pour se passer un peu d'eau sur le visage et répondit :

- On était un jour d'été. J'étais avec Kat dans une clairière lorsque deux braconniers sont apparus. L'un d'eux a pointé un énorme flingue sur nous. J'ai fermé les yeux et j'ai hurlé. Lorsque je les ai rouverts tout était calciné autour de nous. Seule ma soeur et moi n'avions pas était touchés par le brasier que j'avais moi-même formé. Depuis ce jour-là... Je suis devenue un monstre.

Zachary frissonna et ferma les yeux. Il n'imaginait pas à quel point ce pouvoir pouvait être incontrôlable. Le feu. Ca devait sûrement être difficile dans certain moment. Zachary pouvait facilement le concevoir ayant déjà lui même du mal avec son propre pouvoir. Il imaginait très bien le choc qu'avait pu infliger cet accident à la malheureuse jeune fille. Le souvenir du sang et du regard vitreux de sa mère lui revient, lui donnant la nausée. Comment pouvait elle dire qu'elle était un monstre alors qu'elle n'avait fait que se défendre, qu'elle s'en voulait tellement. Zachary eut un mouvement impulsif qui le poussa à prendre la main de la jeune fille en signe de réconfort.

- La différence ne fait pas de nous des monstres. Regarde moi dans les yeux et ose me dire que tu ne regrettes pas. Alors, tu n'es pas un monstre. Tu es juste humaine. Sourit. Sourit parce que de toute manière, le passé ne peut être changé. Sourit au lieu de pleurer parce que tu es si belle quand tu souris.

Zachary la regarda dans les yeux sans flancher. Il pensait chaque phrase qu'il disait. Il ne supportait pas de voir Abby si triste et hanté par des souvenirs qu'elle ne pourrait jamais changer. Elle ne voulait pas qu'elle soit comme lui. Car lui aussi regrettait et était taraudé par son passé. Parce qu'il ne pouvait oublier mais il pouvait avancer malgré tout. Il lâcha la main de la jeune fille, sachant qu'il ne pourrait supporter de contact physique plus longtemps. Il connaissait ses limites et savaient qu'il finirait par avoir une de ses crises douloureuses qui l'atteignait lorsqu'il ne parvenait plus à ignorer la plupart de ce qui l'entourait. Lorsque tout se brouillait dans son esprit sans qu'il ne puisse rien faire contre.

*rien à voir 8P C'est très bien ^^ Ca m'a bien inspirée*

Nous sommes tous perdu loin du nid.

Lorsqu'elle se blottit dans les yeux du blond, ce dernier fut assez surpris mais n'eut pas le courage de la repousser malgré les difficultés qu'il avait avec son pouvoir. Elle semblait désappointé et si malheureuse qu'elle provoqua en lui un élan de sympathie. Elle pleurait à chaude larme et Zachary lui frotta le dos dans un geste de réconfort jamais exécuté auparavant et jamais administré non plus par ailleurs. Il respira doucement l'odeur des longs cheveux de Abby contre son visage, goûtant à cette étreinte avec délice. Il n'avait aucuns souvenirs d'avoir jamais pris qui que se soit dans ses bras ni d'avoir été pris dans les bras de quelqu'un sauf lorsqu'il était encore si petit qu'il n'était même pas sur de la véracité de ses souvenirs. La membre du clan du feu finit par reculée en rougissant sous le regard un peu amusé de Zachary.

- Désolée...

Il aurait voulu lui dire qu'elle n'avait pas à s'excuser, qu'elle avait le droit de pleurer et d'être réconforter comme tout le monde. Ayant lui même manqué de ça dans sa vie, il comprenait parfaitement que la jeune fille ait besoin de quelqu'un pour l'épauler. Et même s'il se connaissait à peine, cela ne devait pas les empêcher de laisser pour une fois tomber les frontières de la politesse. Elle s'adossa contre l'arbre, les yeux tournés vers le ciel, tentant sans doute de reprendre contenance tandis que Zachary s'adonnait à la contemplation de la forêt, qui semblait calme et était pourtant emplis de mouvements et de vie. Un frottement de l'air au dessus d'eux attira l'attention, et il eut à peine le temps de lever les yeux qu'une boule de plume attérit sur les genoux de Abby, qui surprise poussa un cri et poussa l'oiseau. Lorsqu'elle s'aperçut qu'il s'agissait d'un moineau, elle eut un regard surpris et s'approcha de lui troublé. Zachary regardait l'animal avec pitié. Pauvre créature tombé loin des siens. Parfois, il se sentait lui même comme un moineau tombé du nid. Les deux jeunes s'étaient levés et Zachary levait la tête à la recherche du nid du jeune oiseau, qu'il aperçus aussitôt, haut dans les branches du saule. En plissant un peu le regard, il pouvait même voir une autre tête pleine de plume dépassé du nid.

- On fait quoi ? Je nous vois mal grimper dans le saule pour le remettre dans son nid...

Elle avait raison, ils ne sauraient jamais atteindre le nid. Et pourtant, il ne pouvait se résoudre à laisser l'animal sur le sol de la forêt, vu les dangers qu'il encourait. Il n'était peut être pas quelqu'un de très compatissant mais le fait de voir deux frères -bien qu'ils fussent des oiseaux- séparés, lui rappelait des choses qu'il aurait préféré oublier. Les chances pour qu'un jour il puisse vivre sans y penser était bien mince. Aussi mince que celle qu'il avait d'aimer quelqu'un à nouveau comme il avait pu aimer son frère. Il passa une main dans ses cheveux, chassant ces sombres pensées et se tourna vers Abby :

- Je suis prêt à grimper s'il le faut mais le mieux, ça serait de trouver un autre moyen...

Zachary regarda autour de lui, cherchant quelque chose qui pourrait lui être utile pour ramener l'animal au bercail. Malheureusement il manquait d'idées. Si seulement son pouvoir ne s'était pas résumé à si peu. N'importe quel autre membre du clan du vent n'aurait eu aucun mal à aider l'animal alors que lui... Il se mordilla la lèvre, furieux. Contre lui même et son pouvoir d'incapable. Etait il donc condamné à l'inutilité pour le reste de sa vie ? Serait il toujours reléguer au rend de « celui qui ne sait rien faire de ses pouvoirs ? ». Il ne supportait plus d'être dans cette situation. Ce n'était pas vraiment le moineau qui l'apitoyait mais plutôt cette façon de se dire qu'il n'avait jamais servi à quoi que se soit sauf attire des ennuis à ceux qu'il aimait. Et ce stupide pigeon confirmait ses pensées, il ne serait jamais capable de prendre soin de qui que se soit s'il ne pouvait même pas aider un oiseau. Simplement aider un oiseau...

- Si seulement je n'étais pas aussi inutile.

Il avait craché ses paroles avec rage, conscient qu'il devait paraitre idiot de se mettre dans pareil état dans une situation si simple, si anodine. Sauf qu'il était comme ça. Sa machoire se crispa sous l'effet de la colère qu'il portrait à son proper égard. Il chota dans un caillou avant de reprendre un peu controle sur lui meme et de se calmer. De toute manière, bientôt la situation serait différente, il intégrerait le clan de l'ombre et trouverait enfin sa place.

I'm Nothing.

Abby s'approcha du garçon et lui prit doucement la main, consciente de l'état d'énervement dans lequel il devait se trouver. Elle ne pouvait savoir que ce contact ne faisait qu'attiser la frustration du blond. Une frustration qui au fur et à mesure des années s'était teinté en colère. Colère contre son pouvoir aussi inutile qu'handicapant. Le membre du clan du vent fut malgré tout surpris lorsqu'elle l'embrassa sur la joue et cette surprise engloutis la colère qu'il avait ressentit. Il parvient enfin à se calmer, reprenant contrôle sur son esprit aux pensées tumultueuses. Elle prit l'animal dans ses mains et Zachary trouvait que ce dernier paressait vraiment minuscule, ainsi. Elle semblait aussi pensive que le garçon ne l'était, et n'avait pas l'air non plus d'obtenir de résultats lorsque son regard s'illumina. Elle s'accroupit dans l'herbe et se mit à se servir de son pouvoir sous le regard intrigué de Zachary.

Le garçon avait toujours eu une attention particulière pour les pouvoirs des autres. Une envie qui naissait dans le creux de son ventre. Un ressentiment un peu glauque qui s'insinuait en lui. Une pensée. Si seulement... Il chassa ces envies de s'emparer de ce pouvoir. De toute manière, ce n'est pas comme si je le pouvais. Une odeur de sève se dégageait de l'oisillon, qui bientôt, se retrouva dans une bulle de chaleur crée par Abby. Normalement, le garçon aurait dû être capable lui même de créer un courant d'air chaud, s'il avait eu un tant soit peu de contrôle sur ses pouvoirs. La membre du clan du feu se releva dans un bruissement de tissus et se tourna vers moi, avec un geste vers sa bulle magique.

- J'ai peut-être une idée... Tu vois cette bulle que je tiens entre mes mains ? Elle ne cédera je veux quand je le déciderais et je peux la faire aller librement à gauche ou à droite mais je n'arriverais jamais a mobilisais suffisamment de mon énergie pour la faire voler. Déjà que faire cela va m'épuiser... Et c'est la que tu interviens. Tu vas la faire voler grâce au vent en direction du saule et donc du nid. Je placerais la bulle correctement dans le nid puis je n'aurais plus qu'a la faire éclater. Ça te va ?

Un sentiment de honte gonfla la poitrine de Zachary qui baissa le regard. Comment était il sensé lui dire qu'il n'avait strictement rien à faire avec les membres du clan du vent vu le manque de fiabilité de son pouvoir. Comme lui annoncer que pour l'instant, il n'était encore jamais parvenu à utiliser son pouvoir de manière concrète. Que c'était son pouvoir qui se servait de lui et pas l'inverse. La gorge de l'Australien s'assécha tandis qu'il repensait à la seule fois ou son pouvoir s'était manifesté de manière concrète. La première et dernière fois. Avant qu'il ne s'abrite en lui sans plus jamais être pareil. Comme brisé par une force plus grande encore. Il poussa un soupir et fit à Abby, l'air penaud :

– Je... je ne peux pas. J'en suis incapable. Je n'ai rien d'un membre du clan du vent tu sais. Je n'ai jamais provoqué la moindre bourrasque...

It's killing me inside

Son sourire ne lui réchauffa pas le cœur. La blessure qui venait d'en ressurgir lui coupait le souffle. La rancoeur qu'il avait à son propre égard le terrifiait parfois. Il se disait que si il n'avait pas existé, cela n'aurait pas été plus mal. Qu'il aurait du mourir à la place de son jumeau. Mais après, il regrettait ces pensées sinistres et égoïstes. Parce que son frère était mort pour le sauver. Alors il devait vivre au moins pour que cela ait servit à quelque chose. Son regard se voilà au souvenir de son frère. Le seul en qui il ait jamais eu confiance, pour qui il avait une affection sans limite. Son cœur se serra d'avantage dans sa poitrine, comme dans un étau.

- Tu vas apprendre ! Assis toi en tailleur et pose tes mains sur tes genoux paumes ouvertes vers le ciel.

Elle était loin de comprendre malheureusement. Zachary n'arriverait jamais à utiliser son pouvoir comme les autres. Ce dernier était associé à un tel traumatisme que chaque seconde de sa vie, il le maudissait. Le blond s'assit à côté de la jeune fille et celle ci posa sa tête sur mon épaule, les doigts tendu. Avec une concentration qu'elle avait sans doute dû apprendre au fil du temps, elle ferma les yeux. Ses pensées prirent vie sous le regard brûlant et envieux de Zachary. De petits carrés orange dansèrent l'espace d'un instant dans ses mains, prenant vie. Le crépitement de ses petites flammes envahissait les sens du garçon tandis que son cœur s'affolait. Les formes se troublèrent tandis qu'une pointe de glace transperçait le cœur du garçon. Il sentait doucement son pouvoir lui échapper, encore une fois. Il entendit vaguement Abby lui dire :

- Laisse tes émotions t'envahir. Qu'elles soit négatives comme la haine, la tristesse ou l'inquiétude ou bien positive comme l'amitié, la joie de vivre...

Repoussant avec lenteur la vague de douleur, puisant au plus profond de lui, il tentait de retardé le plus longtemps possible le moment où elle s'abattrait sur lui. Les paroles de Abby se mélangèrent dans l'esprit du garçon qui se recouvrait peu à peu d'un voile brumeux. Il entendit plus fort qu'il ne l'aurait du le dernier mot prononcer par la jeune fille, mot qui le percuta de pleine fouet. L'amour. Il perdit alors totalement le contrôle. Ce mot entrechoquait en lui trop d'émotions... trop de douleur. Il se plia en deux, tentant vainement de retenir ce qui allait suivre. Le flot des paroles de la jeune fille se distinguait pourtant bien, malgré les nombreux sons qui peu à peu s'amoncelait dans son esprit.

- Tu dois trouver l'équilibre le plus juste possible entre tes émotions négatives et positifs car sinon ta magie se terrera dans un coin ou deviendra incontrôlable voir dangereuse. La plupart des gens pense qu'ils ont besoin que d'une seule émotion particulièrement forte pour réussir. Ne fais pas cette erreur. Car ces gens la ne pourront jamais produire de la belle magie. Et maintenant visualise ce que tu veux faire dans ton esprit. Vas y. C'est comme ça que j'ai appris a contrôler mes pouvoirs. Avant j'étais comme toi j'ignorais que je pouvais produire littéralement une petite flamme. Tu vas y arriver. Je sais que tu en es capable.

Il aurait voulu lui dire qu'il ne pouvait pas. Qu'il ne pouvait pas laisser ses émotions le guider. Pas avec le vent. Pas avec lui. Mais sa gorge était sèche et son corps tremblant. Le garçon avait pâli et se tenait plus courbé encore qu'à son habitude. Il ferma les yeux, priant pour que son supplice s'arrête, sachant que cela ne faisait que commencer. Il serra ses jambes contre lui, les jointures de ses doigts blanche, tellement ils s'accrochaient à son jean. Le monde tournoillait autour de lui. Monde de couleur et d'ombre. Des formes flous dansaient devant ses yeux tandis que la douleur reprenait de plus belle au creux de son ventre. C'était chaque fois pareil lorsque son pouvoir tentait de s'échapper. Il le repoussa avec violence et vidé de ses forces appuya son dos contre le tronc d'un arbre rugueux derrière lui. Il prit une longue minute pour recouvrir entièrement ses sens, à bout de souffle. C'est là qu'il se rappela de la présence à ses côtés d'Abby. C'était la première fois qu'une de ses crises arrivait devant quelqu'un d'autre et il fut aussitôt transi de honte.

Les regrets me hanteront jusqu'à la fin des temps.

La honte qu'il ressentait d'avoir laisser échapper son pouvoir devant la jeune fille l'ensevelissait. Maintenant, il était certain d'avoir fait très mauvaise impression. Il s'en voulut. N'était il donc pas capable d'une fois dans sa vie se tenir comme n'importe qui ? En plus, maintenant la jeune fille semblait au bord des larmes. Qu'était il censé faire ? Tout ça à cause de son stupide pouvoir. Il le détestait. Il se détestait. Il tenta de se calmer, arrachant un à un des brins d'herbe innocents sur sa droite. Sa colère contre lui même devait presque vibré dans l'air et ne fit que s'accentuer quand la jeune fille lui demande pardon. C'était pire que tout. Qu'elle se sente coupable de son état. Mer...credi. Il se releva d'un bond, furieux contre lui même. Ce soudain mouvement lui brouilla la vue et lui tourna la tête mais il s'en fichait. Il prit la bulle contenant le moineau et s'approcha de l'arbre. Puisque c'était un incapable, il ne lui restait plus qu'à grimper. Déjà parce qu'il ne supportait pas qu'Abby s'en veuille par sa faute et puis parce que la rage qu'il avait contre lui allait le ronger si il ne faisait pas immédiatement quelque chose d'autre. N'importe quoi. Alors il entreprit l'ascension de l'arbre. Ses mains s'écorchèrent sur sa surface rugueuse tandis qu'il grimpait à la force de ses jambes et de son bras libre pour le stabiliser. Il redoubla d'effort à l'approche du nid, tentant de ne pas penser à Abby en bas qui devait toujours être en train de s'en vouloir. Il se mordilla la lèvre, en proie au remord. S'il n'avait pas eu cette crise, jamais elle n'aurait penser être responsable de quoi que se soit. Enfin il arriva à hauteur du nid et posa l'animal. Ensuite, il entama la descente avec prudence, pour ne pas tomber et attiser un peu plus la pitié de la membre du clan du feu. Une fois à terre il se tourna vers elle :

– Tu n'as vraiment rien compris. C'est ma faute, pas la tienne. Arrête de te sentir responsable des maux du monde. Comme si t'y pouvais quelque chose. Ca arrive. Point. Pas besoin d'en faire toute une histoire.

Il revient s'asseoir à côté d'elle, boudeur. Pas contre elle bien sur mais contre lui même et surtout contre son stupide pouvoir. Il n'en pouvait plus. Cette nuisance sonore 24h sur 24 sans compter le reste. Comment pouvait on lui reprocher ces sautes d'humeur alors qu'il était hanté jour et nuit par des voix de personnes qu'il ne connaissait parfois même pas. Evidemment, rare était les personne à connaître l'existence de ces pouvoirs. En tout cas, vivante. Il pouvait les compter sur les doigts de sa main. En faites, à part le directeur... Il se tourna vers Abby. Soupira. Il n'assurait vraiment pas,. Etait il vraiment juste de rejeter toute la faute sur ses pouvoirs ? Comment savoir ?

– De toute manière, si ça ne tenait qu'à moi j'aurais pas ce stupide pouvoir.

Il sursauta en se rendant compte qu'il venait de dire tout haut ce qu'il pensait tout bas. Il baissa le regard, gêné. Qu'allait elle pensé de lui ? Franchement, il était honteux pour lui même. Etait il donc incapable de retenir son pouvoir ? De tenir sa langue ? Il passa nerveusement une main dans ses cheveux blond. Il ne savait vraiment pas comment se comporter avec Abby. Il ne savait si c'était juste sur le moment ou si c'était la jeune fille qui le déstabilisait. En tout cas, c'était clairement pas sa journée. Il se mordilla la lèvre, inquiet.

Les rêves sont de douces illusions

Elle ne comprenait pas bien sur. Des tornades Zachary ne savait pas en faire. Elle ne pouvait le savoir. Qu'il était incapable de se servir de ce pouvoir normalement si puissant Que le vent n'était pour lui que source de douleurs. C'était curieux qu'on l'ai doté de quelque chose qu'il utilisait différemment. Lui qui avait tant soif de puissance, il c'était retrouvé coupé de la partie la plus importante de son pouvoir. C'était arrivé il y a bien longtemps. Dans ses souvenirs, il devait avoir 4 ans, 5 ans peut être. Tous se mélange lorsqu'il remonte dans le temps. Qu'il tente le pari improbable de s'imaginer ce qui se serait passé si les choses avaient été différentes. Si l'Incident ne s'était pas produit. Mais à cet âge là, il ne pensait pas encore à se souvenir, à s'imprégner du monde et ne pas laisser son passé dans l'oubli. Alors, il l'a oublié. Doucement, petit à petit. Morceau par morceau. Ca n'a resurgit que plus tard, quand son père avait pointé vers lui cette arme. Lorsqu'il avait utiliser son pouvoir pour ralentir son geste. Sans même s'en rendre compte. Sans comprendre comment. Sans jamais avoir su le refaire. C'était son instinct qui avait parlé, son instinct qui l'avait poussé à agir avant que son cerveau n'ai le temps d'y réfléchir. Mais après, il avait eu beau tenté d'essayer de ranimer cette partie infime de son pouvoir qu'il ne connaissait à peine, jamais il n'était parvenu à retrouver ce qu'il avait perdu.

-T'as un rêve toi ?

Sa question est aussi surprenante qu'inattendue, ce qui plaît plutôt au blond. Rêver... C'était dans la nature humaine de s'inventer des mondes dans lesquels ils seraient en sécurité. Protéger à jamais. Des cocons dans lesquels ils peuvent s'enfermer quand leur vie prend un mauvais virage. Comme si ça pouvaient les sauver. C'était quelque chose de risible. Et pourtant, je reste humain. Comme tout le monde, j'ai mes rêves, je me nourris d'illusions. Je me nois dans ce qui aurait pu être. Je tourne mes yeux verts vers Abby :

– Comme tout le monde j'imagine. Cette métaphore qu'est le rêve... C'est surprenant que dans un monde si pragmatique, on y parvienne encore. J'imagine que c'est pareil pour toi.

Mon regard se pose sur Abby. Je me demande ce qu'elle pense des rêves. Est ce pour elle un but à atteindre ? Ou une chimère qui ne lui appartiendra jamais de maîtriser.